
Une autre perspective de la sécurité personnelle
La sécurité personnelle, telle que définit dans Protegor, est le domaine de la protection personnelle qui permet d’anticiper les problèmes (accidents, agressions,…). C’est un domaine vaste et en ce qui me concerne, le plus intéressant. En effet, il permet justement de ne pas avoir à subir une situation qu’on n’a pas anticipé, qui nous met dans une situation défavorable et qui est par nature aléatoire.
Dans ce billet, je propose donc d’élargir encore plus cette notion et j’essaierai d’argumenter l’importance de cette approche si on s’intéresse vraiment à sa sécurité. Pour donner un petit avant-goût quoiqu’un peu provocateur de ma pensée, voici en ce qui me concerne un des plus grand expert en protection personnelle sur cette planète:

I- Agir ou réagir
Il y a globalement que deux manières d’éviter un problème. L’identifier avant qu’il n’arrive et mettre en place une réaction qui permette de l’éviter ou de le gérer. Néanmoins, on est dans la réaction dans les deux cas. Par exemple, j’ai une vigilance en marchant dans la rue le soir qui me permet d’identifier un individu dont la gestuelle, la posture laisse à penser qu’il attend quelque chose. Je choisis donc un autre itinéraire me permettant de l’éviter. J’ai donc eu une réaction qui m’a permis d’éviter ce problème. Si à chaque fois que je croise un individu de ce type, j’arrive à éviter la confrontation ma vigilance est certainement très bonne. Lorsqu’un jour je deviens moins vigilant, ce qui arrivera statistiquement, alors il va falloir que je me défende (désescalade, attaque pré-emptive, utilisation d’objets à capacités offensives…). Je m’en tire? Alors je pourrais même dire que mon entraînement est très bon. Très bien. Sauf qu’il y a un problème majeur. Comment se fait-il que je me retrouve aussi souvent dans une situation où ma vigilance doit être maximale pour éviter les problèmes?
C’est là que je fais en sorte d’avoir plutôt une attitude active. Mon environnement me met en situation dangereuse? Je change cet environnement. Il devient alors probable que le pire qui puisse m’arriver c’est qu’une ou deux fois dans ma vie, peut être par imprudence j’aurais à éviter un individu potentiellement dangereux. Il faudrait demander à Bill Gates, Elon Musk, Zuckenberg, la dernière fois qu’ils ont eu à craindre pour leur vie à cause d’une mauvaise rencontre dans la rue. La réaction sera donc beaucoup moins probable. La sécurité personnelle? c’est diminuer les chances d’être dans une situation dangereuse. A l’extrême, Google a crée une véritable ville privée pour ses employés. Cadre de vie sécurisé.

L’enjeu pour moi est donc d’avoir cette attitude pro-active pour créer un environnement qui permettra de ne pas avoir à être ennuyé par ce type de problèmes.
II- Qu’est-ce qu’une expertise en sécurité personnelle?
Aujourd’hui, si on regarde rapidement le gros des clubs orientés Self-défense, on trouve toujours dans les CVs, videurs, agent de sécurité, body-guard, ancien mili, ancien gendarme… Parfois, on a même droit au nombre impressionnant de situations dangereuses auxquelles ils ont eu droit (bon j’ai vu ça une fois mais ça m’a tellement fait rigoler comme com’ que j’en parle :P). Alors ça donne une street credibility certaine. Par contre, est-ce que si je veux vraiment éviter ces problèmes, ce sont vraiment des gens qui se sont consciemment mis en danger tous les jours pendant X années qu’il est le plus pertinent d’aller voir? Pour apprendre à se battre (self-défense), certainement. Pour changer son environnement pour ne plus être en danger? Pas sûr.
Dans l’idéal, il est vrai que le meilleur prof (dans le sens meilleure expérience) sera celui qui aura effectivement vécu ça mais qui sur sa reconversion dans le civil, aura eu une carrière fructueuse qui lui permette de ne plus avoir à faire à ce genre de désagréments. Ils sauront ainsi transmettre des stratégies de changements d’environnement mais aussi de réaction aux problèmes. Il se trouve que j’en connais mais malheureusement, leur situation fait que ce genre de problématiques les ennuient et donc ne souhaitent pas enseigner. Ils continuent par contre les arts martiaux et sports de combat simplement parce que la pratique en elle même leur plait.
III- Etre conscient de pourquoi on se prépare
Vient donc la question de pourquoi on s’entraîne/ se prépare. Est-ce par peur, nécessité de survie? Ou fantasme de puissance et de domination (parfois cette puissance est d’ailleurs bien réelle)? La curiosité intellectuelle d’une pratique pluri-disciplinaire? La réponse honnête à ces questions conditionnera beaucoup le choix d’agir plutôt que de réagir.
Dans le troisième cas, très bien continuez à pratiquer, renseigner vous soyez curieux. Emotionnellement, il n’y a pas plus d’engagement que ça et ça ne change pas spécialement votre manière d’être. Dans le deuxième cas, ben vous êtes au bon endroit, donc pareil continuez! Par contre dans le premier cas, il faut revoir la stratégie. Si on a peut, ce n’est pas en évoluant dans un environnement encore plus anxiogène qu’on est susceptible de prendre les bonnes décisions. Si vous avez peur pour votre survie, que ce soit à raison ou non, la meilleure stratégie sur le long terme pour votre santé, vos relations sociales et vos finances, c’est de se construire un nouvel environnement. Tout autre démarche ne sera qu’un pansement ou des oeillères pour ne pas avoir à affronter la réalité de la situation.

IV- Et concrètement comment on fait?
Evidemment, ce n’est pas en quelques lignes que je peux couvrir ce sujet. Néanmoins, il y a plusieurs axes de travail à envisager. Un premier travail sur le corps et sur le mental. Pourquoi? Parce que le premier gros problème qui empêche de bouger est la confiance. on veut aller chercher la pilule qui permettra de résoudre les problèmes en 4h par semaine et en payant des stages. Travailler sur son corps et sur soi (et je parle pas de cross-fit et de psychothérapie), on fait déjà un premier grand pas. Ensuite, il faut travailler socialement. Un cercle social élargi donnera plus facilement des portes de sorties que le même cercle social qu’on a depuis des années et qui évolue dans le même environnement que moi. Enfin, les ressources. L’argent et les ressources pour subvenir à ses besoins sont le nerf de la guerre.
En parallèle, apprendre à réagir correctement est utile évidemment mais cette approche ne doit être que courte et provisoire. Un peu comme les premiers secours, une semaine par an devrait être suffisant. Ces 4h par semaine qui restent et l’argent des cours et des stages, utilisez les pour travailler sur ces quatre axes. Ce sera bien plus profitable sur le long terme.
Conclusion: oui mais en cas d’ouragans, de guerre et d’attaque zombies on fait comment?
Honnêtement, dans ces cas là, un bunker va vous sauver? Oui ce sont des situations qui peuvent arriver (même les zombies, oui oui). Néanmoins, les évènements récents avec les ouragans appuient ce que je défend. Il semble que les gens ayant des résidences secondaires à saint-barthélémy s’en sont mieux tirés que ceux qui habitaient à saint-martin… Peut-être parce que eux ont pu partir sans soucis avant? La sécurité personnelle, pour moi c’est ça. Prendre les bonnes décisions et pouvoir les mettre en oeuvre physiquement et matériellement pour résoudre la plupart des soucis. Se battre et résister pas toujours…
Ce discours peut ne pas plaire, mais la question est je trouve intéressante à débattre. Si cette approche de la sécurité personnelle intéresse, je posterai des pistes sur les quatre axes.
A bientôt, portez vous bien et attention aux zombies



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