CR: séminaire Protegor et Riposter

Ce week-end, j’ai eu le plaisir d’inviter Guillaume Morel, auteur de Protegor, et Michael Illouz, l’auteur de Riposter 1 et 2 au sein de mon club, l’addam. Le séminaire avait pour but de combiner protection personnelle et self-défense. J’avais déjà eu l’occasion d’inviter Guillaume pour un premier séminaire qui avait été une très bonne découverte. En effet, l’approche Protegor est pour moi à l’image des premiers secours, une formation à faire et à renouveller régulièrement, présentant les indispensables pour avoir une bonne conduite face à des situations de risques. Cette fois, Guillaume est revenu pour la partie sécurité personnelle tandis que Michael s’est occupé de la partie self-défense en plus. Voici le compte-rendu de ce séminaire.

 

 

 

 

La sécurité personnelle par Protegor

 

 

Le séminaire a commencé par une demi-journée théorique sur la sécurité personnelle. Guillaume a suivi le plan de Protegor en suivant la logique suivante: traiter la sécurité du domicile, des transports, de prévention de l’agression… La grosse plu-valu d’avoir Guillaume en live dans ce cas est son format de formation. La trame est celle du livre, par contre, les retours d’expérience, les anecdotes enrichissent énormément l’expérience. De plus, en faisant participer les stagiaires et en leur demandant comment eux feraient permet de rendre la sécurité personnelle plus concrète et non plus uniquement théorique.

Sur cette session, bien que ce n’était pas sa partie, Michael est très régulièrement intervenu. Ceci nous a apporté toute son expérience professionnelle pour lire certaines situations qui nous ont été proposées en vidéo.

Cette partie enseigne les bonnes pratiques pour prévenir le gros des soucis. L’approche des deux intervenants a également eu l’avantage de tenir loin des stagiaires l’apparition de toute paranoïa que ce type de travail peut amener. Cela paraît anodin, toutefois, être capable de ne pas sombrer dans la psychose et de pouvoir vivre normalement est essentiel dans un cadre de sécurité personnelle. 

Un petit plus pour l’approche liée à l’arme à feu. De base, je ne suis pas spécialement pour leur prolifération. Cependant, l’approche de Guillaume et Michael m’a convaincu que si l’éducation se fait bien, cela peut vraiment être un avantage.

 

La self-défense par Riposter

 

 

Pour cette intervention, Michael Illouz a pris la main. Lui aussi a pris le temps de faire un peu de théorie pour nous expliquer son approche de la self-défense. Il nous a ainsi familiariser à la boucle OODA sur laquelle sa logique se base. Après cela, nous sommes passés à la partie pratique. Il a ainsi construit son déroulé sur le fait de nous faire comprendre pourquoi, comment, quand se protéger pour ensuite passer un spécial. En l’occurrence, il nous a montré le sien qu’il nous a fait appliquer dans différentes situations. Ceci pour nous faire comprendre que l’important est de pouvoir le sortir systématiquement et de façon automatique.

La défense était basée sur la garde du crazy monkey parce qu’elle est facile à mettre en oeuvre, est relativement réflexe et est solide. Quant au spécial, il doit permettre de contrôler de façon sensitive l’adversaire, de sortir du côté faible et de venir agir sur la vision/ la respiration / la mobilité. Le but état d’aller chercher le KO technique pour pouvoir partir le plus vite possible.

Enfin, dans une troisième partie, il nous a fait travailler un peu plus en mouvement et sous le stress du partenaire pour tester la capacité à rester en garde et à riposter avec le spécial.

Ce que je retiendrai de cette intervention est la simplification maximale des mouvements de self-défense. Ceci permet de pour pouvoir être très rapidement opérationnel. Certaines stagiaires avec un très petit gabarit ce sont d’ailleurs surprises en ne contrôlant pas assez leur force à faire des dégâts sur plus fort qu’elles. Néanmoins, Michael nous a bien mis en garde qu’une fois cette phase passée, s’il y a combat, sans entraînement, face à un combattant professionnel, vous n’avez aucune chance de vous en sortir. 

Du coup, ce qu’il faut en retenir, si vous avez foiré votre phase de sécurité perso et que vous n’avez pas envie de vous taper 20 heures d’entraînement par semaine pour pouvoir rivaliser avec un combattant de MMA, la phase d’agression doit être traitée de façon à neutraliser l’adversaire avant qu’il ne puisse réagir (d’où l’intérêt des armes de défense).

 

La survie urbaine

 

Enfin, Guillaume a terminé le séminaire par la survie urbaine. Dans cette partie, c’est comment gérer l’après-agression qui a été traitée.

Les conséquences juridiques d’abord avec en particulier l’aspect légitime défense à toujours avoir en tête. En effet,  c’est beaucoup notre connaissance de cette légitime défense qui permettra de justifier notre réaction face à l’agression. Dans la même veine, le rapport aux armes à la lumière de la légitime défense peut un peu changer. Globalement, ce que j’ai retenu est que la loi est une chose, le problème est son appréciation par les juges. Il est donc utile lorsqu’on est dans cette situation d’avoir un véritable expert de la légitime défense comme avocat.

Un exemple parlant a été donné: le fait de faire des arts martiaux. Il sera souvent retourné contre vous le fait que votre pratique devrait vous permettre de neutraliser sans dégâts quelqu’un. Par contre, un avocat expert de la légitime défense pourra tourner ça comme: c’est un expert en arts martiaux. Par conséquent,  s’il a réagit comme ça, c’est que son expérience lui a dit que c’était la meilleure chose à faire. C’est un exemple simpliste mais qui illustre la différence entre un avocat lambda et l’expert.

Ensuite, comment traiter les blessures, les siennes et celles de l’agresseur. Ils nous ont d’ailleurs sensibiliser à la nécessité d’être tous titulaire du PSC1 ou SST1. Nous avons également eu la démonstration de ce qu’est un bon kit de premiers secours. Après, ils nous ont un peu parlé de la médecine de guerre que l’ont peut trouver en cas d’attentat en particulier. De même, un rappel très utile sur les numéros de téléphone d’urgence.

Enfin, en cas de catastrophe, la notion de BOB a été abordée, comment le faire, en fonction de quoi et pourquoi.

Dernier point, Guillaume a également insisté sur l’intérêt de connaître certaines personnes clés sans avoir spécialement besoin d’eux comme un avocat. Ainsi, le jour où il y a un problème, on a déjà quelqu’un de confiance.

 

 

Conclusion

 

Ce séminaire au format original a vraiment été très enrichissant. L’intervention combinée de Guillaume et Michael a permis d’aborder la sécurité personnelle et la self-défense d’une façon grand public, ludique mais efficace. A l’image d’une formation premiers secours, l’essentiel est là, de façon accessible. Il ne tient qu’à nous ensuite de renouveler régulièrement et de mettre en pratique quelques minutes par jour tous les jours. Le point fort de cette formation est sa simplicité. Que ce soit la sécurité personnelle ou la self, on peut en quelques phrases clés se faire un guide de bonne conduite et un programme d’entraînement simple et avoir l’essentiel. Une approche très 20/80. Pour aller plus loin, les deux intervenants donnent évidemment des pistes. Ils renvoient à leurs livres respectifs pour des points plus particulier. D’ailleurs la lecture de ces livres après le séminaire n’en devient que plus intéressante.

Dernier point, humainement, Guillaume et Michael sont vraiment des personnes à rencontrer. ils sont accessibles, ouverts et humbles. D’ailleurs, il est probable que des projets voient le jour avec eux. Bref, un séminaire à refaire régulièrement! 

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